INDECT le méga cyber espion européen pire qu'ACTA
Pire qu' ACTA, PIPA et
SOPA réunis, il y a INDECT, le grand oublié des pétitions qui tournent en ce
moment. Lancé en silence le 1er janvier 2009, le programme européen de recherche
INDECT est étallé sur 5 ans. C'est le temps nécessaire pour mettre en
place ce méga cyber espion. Officiellement, la Commission Européenne a chargé
le consortium INDECT de mettre en place "un système intelligent d'information
permettant l'observation, la recherche et la détection en vue d'assurer la
sécurité des citoyens dans un environnement urbain" et dont le
but est en fait "la détection automatique des menaces, des comportements
anormaux ou de violence.". Voilà qui a le mérite d'être
explicite ...
Au nom de notre "sacro-sainte" sécurité, il se construit
un monde où notre liberté semble fondre comme neige au soleil. Le consortium
INDECT est en train de plancher très discrètement sur une sorte de méga robot
qui épluchera minutieusement et automatiquement tous les sites internet, les
forums de discussion, les FTP, les P2P et même nos ordinateurs personnels ... Une
sorte de clône du projet ECHELON des Etats-Unis.
Les informations collectées seront traitées par des programmes qui
seront en mesure de comprendre et d'enregistrer les relations entre les
individus ainsi que les diverses organisations aux quelles ils appartiennent.
Avec en prime, la création automatique de dossiers sur les individus et
les différentes oragnisations. Autant dire que notre vie privée ne l'est plus
du tout. Il en ressortira une méga base de données extrêment détaillée et
pointue de chacun d'entre nous. Il y est même question d'inclure le fichier ADN
des Européen ainsi que leurs goûts et préférences !!!
Big Brother est bien là ...
La Commission Européenne avait prévu en 2009, un investissement de
plus de 10 millions d'euros. Nous ne savons pas à ce jour combien le projet à
coûté à la collectivité.
Le préambule du cahier des charges fixé en 2009 est sans
appel :
"…La sécurité devient le maillon faible des infrastructures
énergétiques et de communication, des centres commerciaux, des centres de
conférence, des aéroports et plus généralement des sites fréquentés par un
grand nombre de personnes."
" En pratique, tout lieu public est vulnérable et les risques qu’il
supporte doivent être contrôlés et réduits autant que possible. Un contrôle
d’accès et une réponse rapide à toute menace potentielle sont des propriétés
que tout système de sécurité de tels sites doit absolument posséder."
" Le projet Indect est destiné à
développer de nouveaux outils et de nouvelles techniques qui permettront à
leurs utilisateurs finaux d’améliorer leurs capacités de détection et de
prévention des actes criminels, améliorant ainsi la sécurité des citoyens
européens… ».
L'utilisateur final d'INDECT est la sécurité nationale c'est à
dire la police, la gendarmerie et l'armée pour tout ce qui relève de la
criminalité, du terrorisme et la gestion des migrations. Par ailleurs, quand on
sait la perméabilité des services de polices, on peut craindre que les
employeurs ne puissent également être au courant de ces informations afin de
juger sur pièces de votre "bonne moralité".
Le « club Indect » comprend d’ailleurs du très beau
linge en matière de prévention des méga-menaces : la police d’Irlande du
Nord, le quartier général de la police polonaise, les universités et pôles
universitaires de technologie les plus pointus en intelligence artificielle,
tels ceux de Grenoble, Madrid, Vienne, Wuppertal et York, auxquels se sont
joints des représentants de Gdansk, Kosice, Ostrava et Poznan.
Au niveau Européen, l'examen à mi-parcours du 7ème programme-cadre
au Parlement Européen a invité la Commission Européenne à instamment rendre
public tous les documents disponibles et définir un mandat stricte et
clair de l'objectif de la recherche, l'application et les utilisateurs finaux
d'INDECT. Il a été souligné l'importance d'une enquête approfondie sur l'impact
possible sur les droits fondamentaux des citoyens européens.
Ces questions légitimes ont été balayées d'un revers de manche. En
effet, le 15 mars 2011, INDECT a passé avec brio son examen éthique sous la
houlette d'experts en éthique autrichien, français, anglais, hollandais et
allemands. Il a été officiellement confirmé qu'il n'y avait pas de lacunes
relatives aux aspects éthiques du projet. Permettez-nous d'en douter quelque
peu ...
Il est étonnant qu'il n'y ai quasiment aucune documentation sur le
sujet sur internet. Aucun grand média national n'a de documents web
archivés sur le sujet. Seuls quelques circuits informatifs alternatifs ont
diffusé quelques infos en 2009 mais quasiment rien depuis. Pas de publication
sur le sujet. INDECT a bien un site internet ... en anglais, traduisible
en polonais. Recherchez des informations sur GOOGLE relêve du parcours du
combattant. Il est plus qu'étonnant qu'un tel projet soit passé quasiment sous
silence. Il serait temps de mettre INDECT dans le débat démocratique tant que
cela est encore possible.
En effet, se pose la question légitime de savoir ce qu'est la
prévision d'un comportement anormal où à la violence? C'est un grand
fourre-tout liberticide aux mains de nos politiques, du futur MES (qui
seront immunes et haut dessus de tous les
gouvernements et tribunaux) et leurs amis
"bienveillants". Oui, ces braves gardiens de nos libertés d'agir
et de penser qui agissent pour le bien commun. Savent-ils vraiment au moins ce
que cela veut dire?
Il est plus que temps de renverser cette tendance fascisante de
notre société. Nous sommes en train de creuser nos propres tombes en nous
déchargeant du débat politique à nos pseudos élites. Devenons des consciences
éclairées et politiquement actives tant que cela est encore possible.
Réinvestissons l'espace politique qui nous appartient et défendons
bec et ongles nos intérêts, celui de l'humain d'abord.
Il est temps que toute cette conscience active se rassemble afin
de mettre à mal leurs noirs desseins.
La balle est dans notre camps. Prenons-la avant de la prendre dans
la tête et dans la rue. A moins que nous ne finissions tous par croupir au fond
de je ne sais quelle cellule pour avoir commis pour seul crime celui de vouloir
s'informer en dehors des médias traditionnels, de sortir de la pensée unique,
de vouloir changer le monde pour le rendre meilleur, plus humain, moins
technocratique et oligarchique ...
Vous ne serez pas les fossoyeurs de notre vie privée et de la
démocratie.
NON A L'INDECT, PIPA, SOPA , ACTA ET AU MES !!!
RESISTANCE !!!
http://www.flickr.com/photos/manhack/sets/72157619736914799/show/
La solution vendue par Amesys est un équipement permettant d'espionner la population libyenne. Les révélations du Wall Street Journal au sujet des écoutes faites en Libye à l'aide de technologies vendues à Kadhafi par la société Bull/Amesys ont provoqué une certaine panique parmi les employés et les dirigeants de la société.
La
communication officielle d'Amesys, filiale de Bull et ayant vendu un système
d'écoute global à la Libye, tranche assez sensiblement avec la prise de
conscience chez certains de ses salariés. Le marché date de 2007. A cette
époque il faut bien se rendre compte que les relations diplomatiques entre la
France et la Libye étaient au beau fixe. Kadhafi venait d'être reçu par Nicolas
Sarkozy avec les honneurs de la république. De cette détente entre les deux
pays est naturellement apparue des échanges commerciaux. Y compris sur
l'armement.
La solution
vendue à Kadhafi est un équipement passif (il n'est par exemple pas capable de
faire de l'usurpation de certificats SSL). Il est placé derrière un tap chez le
fournisseur d'accès. Il analyse le trafic qui lui est envoyé, puis il l'indexe
dans une base de données. Les autorités peuvent ainsi, grâce à des mots clés,
ou de manière plus ciblée, faire des recherches sur les personnes qui les intéressent
en fonction de ce qu'elles se sont raconté.
AMESYS SURVEILLE AUSSI LA FRANCE
LE 18 OCTOBRE 2011 JEAN MARC MANACH
Amesys, la société qui avait vendu à Kadhafi un système de
surveillance massive de l'Internet, a aussi vendu au moins sept systèmes
d'espionnage des télécoms aux militaires, services de renseignement et
policiers français.
Selon les registres des marchés publics consultés par OWNI,
Amesys, la société française qui a fourni à la Libye de Kadhafi un système de
surveillance globale de l’Internet, a également vendu ses matériels
d’interception à la France de Sarkozy. Les comptes rendus de ces marchés
montrent qu’Amesys a équipé les services français des ministères de la défense
et de l’intérieur d’au moins sept systèmes d’interception et d’analyse des
communications. Une réussite pour cette Pme très spéciale, qui a fait des
systèmes de guerre électronique son cœur de métier.
Les grandes oreilles du renseignement français made in
Amesys
En juillet 2007, Amesys décrochait en France un marché de
100 000 euros à la terminologie un peu technique. Il s’agissait de
démodulateurs et logiciels de traitement de l’information dans le cadre de
l’”acquisition d’une chaine d’interception DVB“, pour Digital Video
Broadcasting, la norme de diffusion vidéo numérique, qui sert aussi à la
transmission des données par satellite.
La Direction du renseignement militaire (DRM) était
l’acquéreur. Avec la DGSE, la DRM opère le système Frenchelon d’interception
massive des télécommunications. Le nom de ce service de renseignement
n’apparaît pas en toutes lettres. Mais marc_badre@yahoo.fr, l’adresse e-mail
générique utilisée pour l’appel d’offres remporté par Amesys, est bien celle de
la DRM.
Plus tard, en novembre 2008, Elexo, l’une des filiales
d’Amesys, emporte un marché de 897 000 euros au profit, là aussi, de la DRM,
qui voulait se doter de “démodulateurs routeurs IP satellite et analyseurs”
dans le cadre d’une “acquisition de matériels pour plate forme de réception
satellite TV“. Dans ce même marché, la DRM a aussi investi 837 200 euros dans
des “antennes de réception DVB et matériels connexes“.
D’aucuns objecteront que 837 200 d’euros, ça fait un peu
cher l’antenne satellite pour recevoir la télévision. Le lieu de livraison, la
base militaire de Creil, est cela dit connue pour accueillir le Centre de
Formation et d’Emploi relatif aux Émissions Électromagnétiques (CFEEE) et le
Centre de Formation et d’Interprétation Interarmées de l’Imagerie (CFIII), les
“grandes oreilles” et les “gros yeux” de la DRM, dont le travail repose sur
l’interception et l’analyse des télécommunications et images émanant des
satellites.
Un hacker, fin connaisseur des satellites, a bien ri en
découvrant ces appels d’offres, dans la mesure où ce sont typiquement des
systèmes d’espionnage des flux de données (TV, téléphonie, Internet)
transitant, en clair, par les satellites. Sans compter que d’autres hackers ont
récemment démontré que pirater un satellite était simple comme bonjour. Mieux:
on pourrait faire pareil, mais en beaucoup moins cher… à savoir “une
cinquantaine d’euros, neuf, dans n’importe quelle grande surface de bricolage,
au rayon antennes et TV satellite“.
Le ministère de l’Intérieur, aussi
Les services de renseignement militaire ne sont pas les
seuls clients d’Amesys : en juin 2009, la société emportait un appel d’offres
de 430 560 euros, initié par le ministère de l’Intérieur, qui cherchait des
enregistreurs numériques large bande. Amesys en vend deux : l’ENRLB 48, qui
permet “l’acquisition ou le rejeu en temps réel de plusieurs types de signaux”
et qui est commercialisé en tant que système de SIGINT (pour Signal
Intelligence, renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM, en français),
et l’ELAN-500, qui permet de faire de l’”analyse tactique d’environnement
ELINT” (Electronic Intelligence).
Tous deux, comme le précise Amesys dans sa fiche de
présentation, sont soumis à une “autorisation R226“, doux euphémisme pour
qualifier les systèmes d’écoute et d’interception : les articles R226 du Code
pénal, intitulés “De l’atteinte à la vie privée“, portent en effet sur “la
fabrication, l’importation, l’exposition, l’offre, la location ou la vente de
tout appareil susceptible de porter atteinte à l’intimité de la vie privée et
au secret des correspondances“.
La vente de ce système au ministère de l’Intérieur a donc
été soumise à une autorisation délivrée par le Premier ministre, après avis
d’une commission consultative “relative à la commercialisation et à
l’acquisition ou détention des matériels permettant de porter atteinte à
l’intimité de la vie privée ou au secret des correspondances“.
Aucune information ne permet de savoir à quoi ils servent ou
ont servi. Contactée, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes
d’information (ANSSI), dont le directeur général préside la commission
consultative chargée d’émettre des autorisations sur ce type de technologies,
répond que la vente de ces systèmes a “forcément” été validée par la commission
consultative, mais refuse d’en dire plus.
Contactés pour savoir à quoi pouvaient bien servir ces
systèmes, et s’ils avaient bien été autorisés, les ministères de la Défense et
de l’Intérieur n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Les seules données
publiquement accessibles sont ces appels d’offres, les technologies utilisées,
et leurs donneurs d’ordre. Impossible de savoir s’ils permettent d’espionner
des Français, si ces écoutes sont contrôlées, et si oui par qui…
Matignon, à qui nous avons demandé si le Premier ministre
avait bien, comme le veut la loi, dûment autorisé ces contrats, n’a, lui aussi,
pas daigné répondre à nos questions. Les termes employés dans les appels
d’offres montrent bien, pourtant, qu’il s’agit de matériel de surveillance et
d’interception massive des télécommunications.
Aintercom, Ramius, Proxima, Ecofer, Marko…
Amesys a vendu plusieurs autres systèmes à l’armée
française. En décembre 2006, I2E, qui deviendra Amesys lors de sa fusion avec
la société de conseil en haute technologies Artware, emporte ainsi, en tant que
mandataire d’EADS Defence & Security1 et Bertin Technologies2, un marché de
20 millions d’euros portant sur la démonstration d’architecture modulaire
d’interception de communications (Aintercom).
Le client : le service des programmes navals de la Direction
Générale de l’Armement (DGA), chargée, au sein de la Marine, de la “lutte
au-dessus de la surface” et donc, en matière de guerre électronique, des
“grandes oreilles” chargées des interceptions radio et radar.
Dans le cadre du contrat Aintercom, Amesys et la DGA ont
financé plusieurs travaux de recherche universitaire, et organisé un séminaire,
afin d’identifier des moyens d’être mieux à même de déchiffrer les
communications interceptées.
Ce même mois de décembre 2006, I2E remporte un autre marché,
portant sur un système d’écoute de signaux radar et télécommunication appelé
“Ramius”, à destination du Centre d’électronique de l’armement (CELAR).
Renommé DGA Maîtrise de l’information fin 2009, le CELAR est
le laboratoire de recherche et développement de la Direction Générale de
l’Armement (DGA), spécialiste de la guerre électronique et des systèmes
d’information chargé, notamment, de l’évaluation des systèmes de renseignement.
Un appel d’offres initial évoquait “un ensemble
d’enregistrement de signaux de type impulsionnel et continu avec une bande de
fréquence de 0,1 à 20 GHz“, et un autre appel d’offres, relativement similaire,
portant sur un autre système (Proxima), précise que ce type de matériel “sera
utilisé à des fins d’expérimentation de récepteur d’Elint (électronique
intelligence) et de maquettes de récepteurs Elint“, du nom donné à ces
renseignements que l’on obtient à partir des émissions électromagnétiques
d’appareillages électroniques (voir la fiche sur le renseignement d’origine
électromagnétique sur Wikipedia).
En décembre 2007, la société française emportait un marché
de 471 750 euros, portant cette fois sur un “système d’interception de
faisceaux hertziens numériques ECOFER“, et porté par la Direction interarmées
des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI) au profit
de l’état-major des armées.
En décembre 2009, Amesys emportait un autre marché pour le
compte du CELAR, portant sur 620 482euros d’outils d’analyse et récepteurs,
sous l’intitulé “Projet Marko : Enregistrement de signaux électromagnétiques”
qui, d’après cette offre de stage, serait le nom de code donné à un système
d’analyse de signaux radar.
Aintercom, Ramius, Proxima, Ecofer, Marko… cette liste n’est
probablement pas exhaustive : il faudrait aussi y rajouter les appels d’offres
classifiés, portant sur des systèmes probablement plus intrusifs. Pionnière de
la guerre électronique, la France est aussi l’une des rares puissances à
disposer d’un système global d’espionnage des télécommunications, surnommé
Frenchelon en “hommage” à son modèle anglo-saxon Echelon, et dont les stations
d’écoute profitent largement de ses anciennes colonies (voir la carte des
stations Frenchelon et, plus bas, un diaporama Google Maps).
Bernard Barbier, le “directeur technique” de la Direction
Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), expliquait ainsi en décembre 2010
que s’il avait fallu attendre l’arrivée d’un jeune ingénieur télécom, Henri
Serres, en 1983, pour que la DGSE décide de se doter d’une “direction
technique“, et que la France avait donc près de 40 ans de retard sur les
anglo-saxons, “aujourd’hui, on est en première division“.
http://www.flickr.com/photos/manhack/sets/72157619736914799/show/
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